» Compte rendu du Conseil des Ministres du 04 août 2009 (RD Congo)

BALKANISATION : POUR KAGAME, GOMA DOIT TOMBER POUR QUE CONTINUE LE PILLAGE

Telle la boite noire d’un avion calciné à la suite d’un crash, la sacoche qui contenait l’arme devant servir à l’élimination du général rwandais Kayumba Nyamuassa a livré ses secrets : le belgo-rwandais Pascal Kanyandekwe l’a reconnue bien que, dira-t-il ‘’ un peu déchirée’’.

La faute du général Kayumba, un Tutsi comme Kagame est d’avoir plaidé pour plus de liberté politique pour les Rwandais n’appartenant pas au petit carré communautaire du n° 1 rwandais incarnés par les Hutus Pasteur Bizimungu et Victoire Ingabire qui ont été ou sont embastillés alors qu’ils n’ont rien à voir avec l’horrible génocide de 1994.

De son exil de Johannesburg, l’ancien confident et frère d’armes de Kagame, ex-patron des services de Renseignements et de l’armée a fait moult révélations sur la face cachée de son ancien compagnon de lutte, allant jusqu’à le citer comme organisateur et commanditaire de l’assassinat du Président Juvénal Habyarimana, fait déclencheur du génocide.

Peut-on encore douter du caractère sanguinaire de celui qui s’attèle, près de 20 ans après ce sinistre exploit, à réaliser en RDC un anschluss que n’aurait pas renier pas un certain Adolf Hitler au début de la deuxième guerre mondiale ? Toutes les rebellions qui ont écumé l’Est de notre pays depuis 1998 ont été en effet l’œuvre personnelle de Paul Kagame. La plus récente est celle du M23.

Non content d’avoir semé la mort et la désolation en terre congolaise, non content d’enrichir sa clique et leurs insatiables clients étrangers de nos minerais (coltan, nobium, or, etc…), voilà qu’il ordonne à ses sbires de pilonner Goma. Il y a des morts, des blessés et des dégâts matériels innombrables.

Quel but poursuit le président Paul Kagame? Qu’a-t-il en tête ? La première évidence qui saute aux yeux est qu’il veut pousser les autorités congolaises à la faute en déclarant au Rwanda un état de guerre qui lui donnerait l’occasion d’occuper une partie du territoire congolais tant convoité. Déjà le président Joseph Kabila a fort à faire à expliquer à son opinion publique le fait que les relations diplomatiques avec le régime belliqueux et arrogant de Kigali ne soient pas rompues malgré l’agression avérée.

Arcbouté avec l’entêtement d’un enfant gâté sur son rêve de se voir gratifié d’une ’’carte blanche’’ pour faire ce que bon lui semble en République Démocratique du Congo, Paul Kagame aurait parié devant ses amis Bill Clinton, Tony Blair et Mary Robinson de détacher le Kivu du reste du Congo-Kinshasa.

« Kinshasa est trop loin du Kivu et il n’y a que des incompétents dans la classe dirigeante congolaise. Nous devons faire quelque chose » aurait-il dit pour appuyer l’idée d’un Etat indépendant dans l’actuel Kivu.

Ce qui ne serait qu’un premier épisode dans la conquête. Des groupes communautaires du Kivu à sa solde seront aussitôt activés pour protester contre de pseudo persécutions identitaires pour permettre l’annexion au Rwanda de ce territoire en guise de « protection d’une minorité ethnique en danger ».

Iron man (l’homme de fer) comme il aime se faire appeler se voit certainement présidant personnellement l’entrée triomphale des Rwanda Defense Forces à Goma. Nul doute que les Clinton, Blair et Robinson resteront bouches cousues …

Les britanniques qui en savent bien plus que quiconque sur ce qui se passe dans cette région ont annoncé que le Foreign Office a ordonné le retrait dans la nuit de samedi à dimanche de tout son personnel basé à Goma ‘’par mesure de précaution’’. A se demander si la messe n’est pas déjà dite : celle de la reprise de Goma par Kagame et le M23.

Et l’Allemand Martin Kobler, représentant spécial de Ban-Ki-Moon, qui n’a pas la langue dans la poche avertit les congolais en ces termes on ne peut plus clairs : ‘’La brigade d’intervention n’est pas une solution magique’’. Et du coup, ses hommes du contingent uruguayen mitraillent, à balles réelles, les populations civiles censées être protégées par la Monusco tout en accusant la Police nationale congolaise d’être l’auteur des coups de feu qui ont fait deux morts devant la base onusienne.

Qui a dit que la Monusco était la solution pour la RDC ? Elle vient de signer de la manière la plus éclatante qu’elle devient de plus en plus une partie du problème.

Un de nos correspondants travaillant à la Monusco nous a souvent repris à la cantonade la déclaration qui est de toutes les bouches de la mission des Nations-Unies au Congo : ‘’No fight, no job’’ traduisez : ‘’pas de guerre, pas de travail’’.

Le Gouvernement de la République se doit de prendre ses responsabilités : défendre nos concitoyens, assurer leur sécurité et celle de notre territoire. Le Président Kabila, face à cette menace, doit prendre le costume du Général De Gaulle lors de la seconde guerre mondiale et s’inscrire dans cette guerre longue annoncée par Laurent-Désiré Kabila. Le salut passe par là car les relais de la balkanisation de notre pays avancent désormais à visage découvert.

EL-BUSI

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